La pandémie que nous vivons a modifié nos vies profondément : nos habitudes, nos relations, mais aussi notre rapport aux émotions. En étant attentif aux réactions de notre corps et de notre esprit, il est possible de les observer comme des voyants lumineux qui nous avertissent que nous ne sommes peut-être plus en phase avec nos besoins, nos valeurs ou nos croyances. Quelles émotions ont émergé durant la mise en place des mesures de confinement et de distanciation ? Quels symptômes ai-je pu constater lors de mes consultations en cabinet ? Je vous livre mon état des lieux.
Les conséquences de l’épidémie sur l’être humain
Que vous viviez seul, en couple ou en famille, les différents confinements ont eu des conséquences différentes sur tous les êtres humains. Pour une seule et même personne, les ressentis ont pu être variés.
Certains ont trouvé des avantages à vivre isolés :
- être plus présent pour sa famille ;
- partager des moments de couple plus souvent ;
- aménager son emploi du temps grâce au télétravail ;
- être plus concentré dans son travail ;
- avoir du temps pour s’adonner à ses passions ;
- passer moins de temps dans les transports…
Lors du premier confinement, la question du temps a été un point central pour se retrouver soi-même, apprendre à connaître ses enfants, cuisiner… Il a été relativement mieux vécu que les suivants, comme une sorte de coupure imposée dont on pouvait tirer profit.
En revanche, pour d’autres, ce sont les inconvénients qui ont pris le dessus :
- l’isolement social et professionnel (pour les salariés ou encore les étudiants) ;
- la réorganisation familiale (faire l’école à la maison tout en devant être productif pour son employeur) ;
- la solitude pour ceux qui n’avaient pas de compagnie au quotidien ;
- le sentiment d’impuissance et d’injustice face aux mesures gouvernementales ;
- la perte de contrôle de son quotidien ;
- l’absence d’horizon et le manque d’information sur la sortie de crise.
Ces différentes restrictions ont pu mettre en avant l’importance du contact physique chez les êtres humains. Le sentiment de privation de notre liberté nous a montré combien il était important de pouvoir avoir le choix de la façon dont nous voulions mener notre existence.
De plus, l’alternance de confinements et de déconfinements a pu être épuisante émotionnellement et avoir un impact négatif sur les projets professionnels et personnels. La perte de visibilité sur le long terme a engendré des peurs.
Les émotions ressenties lors de la crise sanitaire
Lors de la 5ᵉ rencontre des psychopraticiens en thérapie Enfant Gigogne en mai 2021, nous avons cerné les émotions liées à la COVID-19.
Cette thérapie est une méthode qui permet à la personne adulte d’identifier et de résoudre des mémoires traumatiques en lien avec son enfance, sa petite enfance et sa vie intra-utérine.
En consultation, nous avons accompagné des individus présentant des comportements désordonnés comme :
- des Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC) de lavage des mains et du corps ;
- des crises de l’angoisse et de l’angoisse (impression de mourir, impression d’étouffer, tremblement, spasmes, mal de ventre, etc.).
Mais aussi des peurs incontrôlées comme celles de :
- sortir de chez soi, à l’extérieur ;
- d’être contaminé par le virus ;
- de faire mourir l’autre ;
- de perdre un être proche ;
- la phobie de porter le masque (étourdissement, étouffement) ;
- de ne plus avoir de cadre.
L’angoisseest l’une des émotions les plus éprouvées par la population durant cette période de confinement.
“Lors de la première vague, la prévalence de l’anxiété était de 26,7%, soit un taux deux fois supérieur à celui observé dans une enquête précédente (13,5% en 2017). En vague 2, la prévalence de l’anxiété avait significativement diminué à 21,5%.”
Santé publique – statistiques sur l’angoisse perçue lors des confinements 1 et 2 : https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/260546/2644061
Certaines études ont enfin mis en avant que le confinement peut être déclencheur de situations rappelant des épisodes traumatiques anciens.
En tant que psychopraticienne de la thérapie Enfant Gigogne et conseillère en fleurs de Bach, j’ai observé que cette période a permis à certaines des personnes que j’ai accompagnées de prendre conscience que leur mode de vie ne leur ressemblait plus. Elles ont alors souhaité bénéficier d’un accompagnement thérapeutique pour dénouer des difficultés lointaines qui avaient été occultées. Le confinement aurait ainsi été le déclencheur d’une envie profonde de changement.
De nombreuses ressources à votre disposition :
- Article sur la Thérapie Enfant Gigogne
- Article sur la réactivation des souvenirs d’épisodes traumatiques liés aux
- Tout se joue avant la naissance de Jean-Paul Fluteau
- Site Santé Publique